Les tiroirs d’Eugène Maugère, du village d’Épargé, recèlent des trésors. D’humeur toujours malicieuse, notre homme conserve une multitude de documents curieux, amusants. Et, au milieu de ceux-ci des photographies familiales permettant de parcourir une jeunesse à la ferme, comme la majorité des Acignolais d’alors.
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Eugène chez lui.
Le mariage de mes parents, en 1951. Mon père, prénommé Eugène comme moi, et sa sœur, Maria, se sont mariés le même jour. Pour se rendre à l’église, le cortège se constituait à la mairie. La photo est prise tout en haut de la rue de Calais. C’est dans la maison derrière à gauche que fut installée la première bibliothèque municipale.
Mon baptême en 1954, à la ferme du Hourdin, où mes parents étaient installés. Ma mère est au premier plan à gauche et mon père devant la porte, avec le chapeau. Je suis dans les bras d’une de mes tantes. Après le baptême, on recevait tout le monde à la maison.
Je suis sur les genoux de ma grand-mère, à côté de mon grand-père, à la ferme d’Épargé, vers 1954-1955. C’est ici que j’habite maintenant. Mon grand-père était un solide ! Il a refait la façade de la maison avec des pierres qu’il a ramené lui-même de la Bouëxière. Il travaillait souvent en forêt comme bûcheron et y faisait du charbon de bois. Il y construisait des cabanes où il restait 3-4 jours. Une fois il m’a emmené et j’ai couché en forêt avec lui. Dans la forêt, il ramassait de la « flache », de grandes herbes, pour servir de litières aux vaches. Il y braconnait parfois. De ma grand-mère, je garde le souvenir de repas de galettes avec un peu de beurre, assis sur le bord de la cheminée.
Un repas de famille chez Mme Lelièvre (actuellement le Q’âtre, rue de Calais). Mes parents sont sur la table derrière. C’était Madame Lelièvre, qu’on appelait Mamy, qui tenait le restaurant. C’était ouvert tous les jours, dimanches compris où, l’après-midi, il y avait un bal. Ces repas, c’était formidable. Madame Lelièvre aimait bien voir les gens heureux. Elle ne devait pas gagner beaucoup d’argent. Lorsque j’ai fêté mes 20 ans, elle nous a offert gratuitement le repas pour moi et une vingtaine de copains.
Avec ma mère, descendant la rue de Calais en 1960, lors d’une fête de la Saint-Louis. Il y avait quatre fêtes importantes dans l’année: la Saint-Louis, la kermesse des écoles privées, celle des écoles publiques et la fête des classes. De la Saint-Louis, on en parlait du début du mois d’août jusqu’à la fin septembre. Il y avait des autos tamponneuses, du tir à la carabine, des grands balançoires comme des bateaux, etc tenus par des forains.
Ma licence de foot. Il n’y avait que ça comme sport, avec le vélo. Les équipes étaient constituées surtout avec les gars du bourg. Ceux de la campagne étaient occupés tout le temps par les parents. On jouait dans un champ de Charles Louapre, un fermier des Clouères. Les vaches y étaient la semaine et, avant le mach, il y en avait un qui se dévouait pour aller enlever les bouses. C’est le père Jean Berré, le charpentier, qui avait fourni les buts en madrier de bois.
Le premier tracteur de mon père, vers 1960, avec mes parents et moi. C’était un Massey-Ferguson à essence de 30 CV. Il en a eu trois. On les appelait des « Petits gris ». Avant, il avait trois chevaux. Au départ, pour économiser le tracteur, on s’en servait surtout pour le labour et mon père a gardé des chevaux pour le reste. Puis, petit à petit, le tracteur a fait de plus en plus de choses et les chevaux sont partis progressivement. Mais mon père a eu du mal à s’en séparer. Il arrivait qu’on aille se promener avec le tracteur, pour aller au bourg par exemple. C’est tranquille. On a le temps de voir le paysage.