L’album de famille Joly-Rossignol-Deschamps

Voici l’album de la famille Joly – Rossignol – Deschamps. L’ordre des noms de famille est à respecter, « le joli rossignol des champs c’est bien », nous dit avec le sourire Marie-Reine Hobel, notre interlocutrice. On y découvre, entre autres, des clichés dans les fermes de ses grands-parents avant-guerre et dans les années 1950. Ils nous rappellent que l’activité agricole était majeure à Acigné.

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Marie-Reine Hobel, née Joly, a passé son enfance dans le bourg d’Acigné où habitaient ses parents. Quand on remonte à ses grands-parents, on était agriculteur au Chesnais et à la Piverdais.

 

La coiffe de mes aïeules, que l’on appelait des « Marie-Louise » ou « polka » (portée ici par Marie-Reine) et que les femmes portaient le dimanche et les jours de fêtes.

 

Mes grands-parents du côté maternel, Léon et Louise Rossignol, devant leur ferme au Chesnais, qui existe toujours. L’un et l’autre sont en sabot, Léon des gros sabots rustiques et Louise avec des petits sabots cirés.

 

Mon grand-père Rossignol avec son vélo au Chesnais. Il est mort d’un coup de pied de cheval à la ferme dans les années 1940. Il avait toujours le mégot au bec et adorait se promener à vélo. Ma mère, Geneviève Rossignol, en communiante en 1935. Les robes de communiantes étaient en organdi et mousseline, comme celles des mariés. Tout cela pour un jour mais on se les passait généralement dans la famille ou entre amis. Ce n’est que dans les années 1960 qu’elles sont devenues plus sobres.

 

À la ferme du Chesnais de ses grands-parents, Marie-Reine et sa petite sœur Monique sur ses genoux tenue par leur mère (photographie colorisée). J’ai des bons souvenirs de la ferme. L’été, quand on avait 6 ou 8 ans, on allait faire les foins et on aidait avec de petits outils. Au cœur de l’hiver, c’était le « sacrifice du cochon », selon l’expression qu’on employait. Après la saignée du cochon, moment un peu dur à notre âge, il était découpé et la viande mise dans des charniers avec du gros sel, on faisait le boudin avec le sang, du pâté au four, … Tout cela avec l’aide des voisins, qu’on allait aider à notre tour ensuite. C’était un peu la fête.

 

La moisson au Chesnais, avec une faucheuse qui préparait les gerbes (photographie colorisée). Il fallait trois chevaux de front pour la tracter. Derrière, la famille œuvrait, liant les gerbes. Les grains étaient toujours sur la tige et ce n’est qu’à la ferme que le battage s’effectuait.

 

Scène de battage à la ferme Deschamps de la Piverdais sous l’Occupation. Le père de Marie-Reine, Francis Joly, était originaire de cette ferme. Sa sœur aînée, Adèle, s’est mariée avec Guillaume Deschamps et ils ont repris l’exploitation agricole, qui a pris alors le nom de ferme Deschamps. Les travaux, encore peu mécanisés, mobilisent les deux sexes de tout âge. Guillaume Deschamps est absent car au STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne. Devant la batteuse, Francis Joly, qui est venu donner un coup de main, tient le balai. Derrière, les meules de paille sont élevées avec art, bien tassées pour que l’eau de pluie n’y pénètre pas. Pour tirer la paille au fur et à mesure des besoins, on utilisait des crocs, des sortes de fourches aux dents recourbées. La photographie et le repas de fin de battage permettait de finir le chantier dans la bonne humeur.

 

Mon père, Francis Joly, a été charretier quand il a fini l’école. Il est ici sans doute à la ferme Bricet à Épargé. Puis il travailla comme ouvrier meunier au moulin Desgués à Acigné et ensuite comme bouilleur ambulant (distillateur de cidre).

 

Rue du Calvaire dans les années 1950-1955, en face des actuels immeubles du bas de la rue. L’oncle de Marie-Reine, Léon Rossignol (à droite sur la photo) et un autre Acignolais posent avec leurs chevaux toilettés, sans doute pour un défilé dans le bourg. Avec leurs nattes dans la crinière et leurs sabots cirés, les chevaux de travail de la ferme sont transformés en fiers destriers. Le cheval était encore roi, pour peu de temps.
L’album de famille Joly-Rossignol-Deschamps
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