Patrimoine d'Acigné

Recensements

L’association « Acigné Autrefois » a collaboré à l’ouvrage des éditions Flohic paru en mars 2000, intitulé « Le Patrimoine d’Ille-et-Vilaine ». Elle a inspiré les notices sur Acigné qui se trouvent tome 1, pages 288 à 300.

L’association a tenté un recensement des fours à pain d’Acigné en 2000. Sans prétendre avoir été exhaustive, elle pense tout de même en avoir répertorié la très grande majorité. 49 fours à pain ont été recensés sur la commune.
Une vingtaine sont encore en état de marche : à Bourgon, à Monthélon, à la Jarsais, au Pâtis de l’Epinais, à la Cour des Roses, aux Sapins, au Chemin Rochu, à la Daguinais, à la Lande Guérin, à Epargé, à la Croix d’Epargé, au Hil, deux à la Motte, deux au Chesnais, deux à Louvigné, deux à la Huptière. Deux ont été rénovés récemment avec les encouragements de l’association : un à la Rougerais en 2002 et un au gîte de Louvigné en 2003.
Une douzaine pourraient être rénovés : à Bourgon, à Guichet, à Grébusson, aux Hautes Escures, au Boulais, à la Lande Bazin, à l’Epinais, au Haut Forge, aux Escures, à la Cour au Bourcier,au Hourdin, au Pigeon Blanc, au Haut Chanclin.
Une quinzaine sont dans un état médiocre ou bien sont hors d’usage ou démolis : à Grébusson, à la Bégaudière, à la Jarsais, à la Timonière, au Noc, à la Cour Verte, à Vernay, à Bourgon, à la Ville Aubrée, au Plessis, à la Havardière, 2 à la Grétais.Dans le bourg , l’ancien four banal a disparu.

L’association a effectué un recensement des calvaires et croix extérieures de la commune en 2007. Le résultat est le suivant :

Lieux Observations
12 rue St Georges Croix en granit du XVII è siècle érigée par Jean Chassé, vicaire d’Acigné, mort en 1663.
rue du Calvaire Calvaire de la mission 1857 avec Christ et statues de Marie et de Ste Anne
Ancien cimetière Grande Croix de la mission 1896 en granit avec Christ, transférée auprès de l’église en 2007
Nouveau cimetière Croix de la mission 1936, en granit avec Christ, installée là par M. Deroy.
Le socle vient de la rue des Verdaudais. La croix provient du cimetière de Cesson.
parvis de l’église Stèle de granit surmontée d’une croix pattée servant de monument aux morts.
Le Chénais Grande croix en bois, récemment restaurée par les habitants du hameau.
La croix du chêne-Dey Croix de bois, sur un terrain communal.
La croix d’Epargé Croix en bois sur socle en pierres, mal entretenue.
Epinais Croix en bois peint avec statuette de la Vierge à l’enfant dans une niche, sur un terrain de Louis Lehuger. Cette croix a été érigée en 1945 quand Albert Goupil est rentré de captivité.
La Havardière Croix en bois peint
Le Pont d’Ohin Croix de bois avec Christ et madone dans une niche. Entretenue par R.Huchet
La Timonière Croix de bois avec niche vide
La croix des Bourgeons Croix en granit entourée de grillage, en limite de propriété. Posée là par Tony Le Montreer (+ 1982)
Ancienne croix de cimetière ?
La croix de la ville-Guy En granit, récemment refaite par Mme Marie-Claire Louapre, de la Ville-Guy
Bois des basses Ecures La croix des pélerins, en granit.
le Noc croix de chemin, en granite, datée de 1614.
Presbytère Croix installée par l’abbé Guillo à droite de la porte d’entrée du presbytère, derrière le sapin.
Cette croix a été récupérée quand le mur d’entourage de l’église a été abattu.

Remarque : Les lieux-dits “la Croix de Bourgon” et “La croix des bourgeons” (près Guichet) ne possèdent plus de croix actuellement.

Ces recensements ne sont qu’une partie du patrimoine d’Acigné, assez original et varié.

Le centenaire de l’église

Au début du XXe siècle, l’église d’Acigné, vieille de 400 ans, était considérée comme en état d’usure complète. D’un commun accord le maire Pierre Georges et le recteur Guillaume Fouré décidèrent d’en faire construire une nouvelle. Pour cela on choisit un architecte de renom : Arthur Regnault, un homme si passionné par les églises qu’il en fit construire 42 durant son existence. Celle d’Acigné compte parmi ses créations originales avec, entre autres, un clocher néogothique de type finistérien. Arthur Regnault s’ingénia à conserver dans la nouvelle église ce qu’elle avait hérité de mieux des siècles antérieurs : un retable lavallois de 1670, deux reliquaires de 1680, la chaire de 1789, des statues et tableaux anciens, une pierre tombale de 1633, etc… Il y ajouta de magnifiques vitraux, deux confessionnaux de style gothique, un autel dédié à Sainte Anne.

La première pierre de la nouvelle église d’Acigné fut posée en novembre 1901 et l’édifice achevé trois ans plus tard. Il fut béni le 6 novembre 1904. C’est donc le centenaire de la fondation de l’église actuelle que l’on a fêté en 2004. Pour marquer cet évènement, le relais paroissial a proposé diverses animations sur une période d’un mois :

  • du 16 octobre au 4 novembre : exposition photos sur la traversée du XXe siècle par l’église et la paroisse, salle Annie Brown, aux heures d’ouverture de la médiathèque. Cette exposition a été organisée par l’association Acigné Autrefois.
  • vendredi 5 novembre, à 20h30, dans l’église : conférence du Père Roger Blot, spécialiste d’art sacré, sur l’histoire de l’église d’Acigné. La conférence fut agrémentée de projections et entrecoupée de pauses musicales jouées sur l’orgue à 900 tuyaux de l’église.
  • dimanche 7 novembre : messe solennelle chantée présidée par le vicaire épiscopal, en présence de 5 anciens prêtres d’Acigné. La messe a été suivie de danses du Moulinet d’Acigné sur le parvis, et d’un vin d’honneur offert par la municipalité.
  • du 7 au 19 novembre, salle Annie Brown, exposition paroissiale sur la vie chrétienne et les mouvements d’Eglise aujourd’hui. L’exposition fut inaugurée le 7 novembre en fin d’après-midi par la projection d’un film d’une demi-heure sur l’histoire de l’église d’Acigné. Ce film, réalisé spécialement pour le centenaire par le vidéo-club Noyal Images 2000, peut être acheté sous forme de DVD.
  • samedi 20 novembre, à 20h30 : un concert gratuit dans l’église a clôturé les festivités du centenaire. Il était animé par le chœur de femmes et l’orchestre de jeunes de l’Ecole de Musique de Haute-Vilaine, ainsi que par la chorale Ars Viva de St Malo.

L’église faisant partie du patrimoine d’Acigné, dont elle est le fleuron, ce programme s’est ouvert à tous, croyants et non-croyants.

 

Le patrimoine général d’Acigné

Acigné a une Histoire, mais elle possède aussi un patrimoine.

Le patrimoine religieux

C’est tout d’abord le patrimoine religieux, avec une église remarquable évoquée précédemment ; elle a été classée à l’Inventaire général des Monuments Historiques en 1994. Elle s’est augmentée d’un orgue installé en 1999.

Le patrimoine religieux c’est aussi le presbytère, dont la partie la plus ancienne date de 1731 ; il possède à l’intérieur un intéressant ex-voto peint daté de 1814. C’est par ailleurs un calvaire érigé dans le bourg en 1857 avec un square adjacent, et 12 croix dont 2 en granit du XVIIe siècle. Ce sont aussi des vestiges de quelques chapelles (le Hil, Brayon, Haut-Forge, les Escures) sur les 12 que comptait autrefois la paroisse. Une seule est relativement bien conservée : celle des Onglées, édifice du XVIIe siècle abritant 18 tableaux peints en 1677.

Le patrimoine civil

Le patrimoine civil est représenté par une série d’ouvrages et de maisons du XIXe siècle dans le bourg : le pont (1889), l’ancienne mairie (1880) et l’ancienne école publique de garçons (1892), la maison du grand four (1829), la maison du meunier (1803), la maison bourgeoise rue des Forgerons (début du XIXe siècle), l’hôtel St Julien (XIXe siècle). On peut y ajouter une série de maisons de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle, rue St Louis, plus la rue de Calais avec son ensemble de maisons juchées sur une courte plate- forme à escaliers, dont on vient de rogner l’extrémité. Au XXe siècle, on peut signaler le cinéma (1984), la mairie (1987), la médiathèque (2000). En plus ancien, le centre offre à la vue une jolie maison en encorbellement du XVIe siècle, dite « la maison d’Acigné » ; elle devait probablement appartenir à un officier de l’entourage des seigneurs d’Acigné. Dans la rue de Calais, le restaurant la Bretonnière possède deux cheminées anciennes et à l’arrière une tourelle circulaire au toit en appentis datant de 1524.

Le patrimoine d’Acigné comprend aussi deux châteaux : le château des Onglées dans un grand parc avec plan d’eau. Il se compose de trois corps de bâtiments représentatifs de l’architecture noble des XVIIe et XVIIIe siècles dans le bassin rennais. Plus au Nord de la commune se trouve le château de la Boissellerie (fin XIXe siècle). Outre ces deux châteaux, on peut observer les vestiges d’anciens manoirs dont certaines parties sont encore bien conservées : la Havardière (XVIIe siècle), la Ville-Aubrée (fin XVIe siècle), la Ville-Guy (XVIIe siècle), les Escures (XVIe siècle), le logis de Vaugeslan (1852).

L’architecture artisanale est représentée par le moulin, toujours en activité, (sa turbine datant de 1925 est capable de moudre une tonne de farine par heure) et par une trentaine de fours à pain répartis dans la campagne, ainsi qu’un certain nombre de puits. Le four de la Motte devenu communal a été restauré et sert notamment pour la fête d’automne.

Signalons d’autre part l’architecture rurale avec une série de fermes en torchis ou pisé, comme à Louvigné ou Epinais. Quant aux maisons en pierre, l’ensemble le plus intéressant est celui de Vernay constitué d’alignements successifs de maisons en schiste gris. Il faut mentionner aussi l’alignement rural de la Ville-Aubrée avec un très bel appareillage de petits moëllons très fins de schiste gris. On notera par ailleurs une maison rurale ancienne du XVIIè siècle à Epargé, en schiste et grès, et la ferme de Guichet (XIXè siècle) en granit et schiste…

Le patrimoine acignolais, c’est aussi un petit musée d’objets originaux des XIXè et XXè siècles conservés à la caserne des pompiers, ainsi que des objets précieux de toutes les époques possédés par diverses familles acignolaises. C’est encore un tableau de Jean VIII, dernier seigneur d’Acigné exposé dans une salle de la mairie. Quant aux souvenirs hautement historiques que sont les bracelets de bronze de la Motte (1000 av. J-C) et les urnes funéraires des Onglées (d’origine gauloise), ils sont conservés au Musée de Bretagne à Rennes.

Le patrimoine naturel

Le patrimoine acignolais, c’est enfin la Nature, bien préservée dans de nombreux endroits, ce qui a permis à Acigné de développer cinquante kilomètres de sentiers de randonnée.